Le sud Tunisien... au pays des mirages...

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Dernier refuge du silence, dernier repaire du vide, le désert prend souvent la forme d'un vaste décor inaccessible, dans l'imagerie populaire. Et on en rêve, sans trop y croire, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'il est là, à la portée de la main.

Jadis une extension interne de la Méditerranée, l'ancien lac Triton s'est asséché pour devenir plat et étincelant comme un miroir. Le chott fuit désormais à perte de vue pour épouser le ciel chauffé à blanc ; au crépuscule, sa nappe cristallisée se noie dans les flammes du couchant. Et le sol croûté y est si dur que les adeptes de char à voile le prennent d'assaut, le long de la chaussé surélevée qui coupe le chott en deux jusqu'à Tozeur, capital du Djerid.

Palmes d'excellence

"Au Djerid, les palmiers s'accouplent entre eux ;a la saison des amours, les villes se nomment oasis et les dattes s'appellent doigts de lumière" disait le poète
Belle entrée en matière pour cette mignonne ville de boue séchée qu'est Tozeur, dont le joli briquetage s'élève devant 200 00 palmiers nourris par 200 sources. Une balade à pied dans cette palmeraie édénique donne à peu près le ton de ce que devait être le paradis terrestre; on peut également l'embrasser du plus haut des cieux lors de périples en montgolfière.

Dans l'écheveau de ruelles de la médina de Tozeur, le voile se porte noir. On est loin des mannequins en tailleurs qu'on croise dans les rues de Tunis, ici, c'est la pérennité des traditions qui dicte la tendance. Cela n'empêche pas pour autant Tozeur de flirter avec le tourisme de masse, puisqu'une imposante zone hôtelière s'y est développée et on a même du aménager un aéroport international pour répondre aux attentes des visiteurs qui se pressent aux portes du désert

Les surprenantes oasis de montagne environnantes. On dénombre trois: Chebika, Tamerza, Midès. La première s'encaisse dans le sillage d'une montagne crénelée ; la seconde longe un village démantelé par des crues exceptionnelles ; la troisième tient en équilibre au bord d'un profond canyon bordant l'Algérie. Toutes trois ahurissantes, elle se visitent en une journée, au départ de Tozeur.

Sahariens à voir

C'est cependant plus au sud qu'il faut se pousser pour ne plus rien voir pousser. Aux abords de l'oasis de Douz, les premières vagues de dunes de Douze, les débuts timides mais bien réels du plus grand désert du monde, le Sahara. Le jeudi, toutes les peuples des environs y convergent pour prendre part au souk local, où sont bradés ou échangée bijoux, poteries, dinanderie et dromadaires .De la dune à la lune

Un peu plus au nord, l'environnement se fait plutôt extraterrestre, à un point tel que le cinéaste George Lucas l'a choisi pour croquer plusieurs scènes des premiers Star Wars, le plus drôle, c'est que l'endroit est habité depuis des lustres par des peuplades intra-terrestres, les troglodytes berbères Matmata, qui donnèrent leur nom à cette sévère région poussiéreuse.

 

Vues de l'extérieur, les ouvertures de ces habitations troglodytes forment de curieux cratères égueulés qui évoquent d'autant plus la surface lunaire. Moyennant un pourboire et un sourire, certaines sont accessibles aux curieux tandis que d'autres ont été transformées en auberges.

Aucun visiteur du Sud tunisien ne veut manquer les matmatas, villages troglodytes où les habitants vivent dans des grottes de craie d'une délicieuse fraîcheur, au milieu d'un désert qui offre et renouvelle au quotidien ce qu'il a de plus beau.(Village de Matmata)Djerba la douce
Premiers habitants de Tunisie, les berbères sont omniprésents dans le sud. Sur l'île biscornue et désertique de Djerba, au large de la côte sud-est tunisienne, on en compte bien une centaine de milliers surtout à Houmt Souk, craquant village dont les menzels ne sont pas sans rappeler quelque île grecque.

À Hara Seghira, ce sont les juifs qui forment la majorité et ce, depuis 2 600 ans le vieillard qui garde la synagogue de la Ghriba paraît d'ailleurs y vivre depuis que Nabuchodonosor détruisit le temps de Salomon, à Jérusalem, entraînait l'exode des juifs à Djerba. De fait, c'est du VI ème siècle avant J.C que date la Ghriba, plus vieux temple hébraïque d'Afrique et du monde arabe, et seule synagogue au monde à servir de lieu de pèlerinage. En mai, on vient de partout y révérer une torah antédiluvienne inscrite sur une peau de gazelle.

De façon générale toutefois, les pèlerins qui se massent à Djerba se soucient davantage du lustre de leur peau : la petite île de 514km bénéficie d'un climat si exceptionnel qu'on a dit qu'elle jouit d'une cinquième saison. Amarrée au continent par une voie romaine de 7 km, Djerba est couverte de milliers de palmiers épars, d'oliviers tordus et....de plus en plus de vacanciers.
Somme toute, Djerba ne ressemble plus vraiment à l'île des Lotophages dont parlait Homère, dans L'Odyssée. Mais le désert tunisien, lui demeure égale à lui-même, intraitable pays de mirage et d'insaisissables sables.

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